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 Tentative d’agression au couteau : "une situation quelque peu extrême" mais pas surprenante !

 

Ce mercredi 13 décembre 2023, une élève du collège Les Hautes-Ourmes à Rennes a menacé de tuer des élèves et son enseignante en se référant à l’effroyable attaque meurtrière d’Arras survenue il y a 2 mois à peine. Bien que l’élève ait été maîtrisée et qu’aucun, ni aucune, blessé ne soit à déplorer, toute la communauté éducative (et au-delà) se retrouve de nouveau dans un état de sidération.

La CGT Éduc’action 35 exprime son soutien à l’ensemble des personnels et des élèves du collège ainsi qu’à leur famille.

La réactivité des services du Rectorat et la mise en place de la cellule d’écoute est à saluer, elle est indispensable.
Le procureur de Rennes rend un « hommage appuyé au courage, au professionnalisme et au sang-froid de l’ensemble de ces personnels de l’Éducation Nationale qui ont su gérer une situation quelque peu extrême. »

Pour la CGT Éduc’action 35, cette situation n’est malheureusement pas surprenante.

Après l’écoute, le Rectorat va devoir donner les moyens.
L’élève n’avait pas l’accompagnement AESH total comme le signifiait sa notification.
D’autres aides et accompagnements de la famille étaient en attente faute de disponibilité dans les différents services médicaux et sociaux concernés.
Année après année, nous dénonçons dans les instances que :

  • De nombreux élèves bénéficiant d’une notification n’ont pas leur accompagnement AESH ;
  • Environ un millier d’élèves sont en attente de prise en charge adaptée en structure ou dispositif spécialisé ;
  • Les psy-EN et les personnels de santé manquent ;
  • Les effectifs, dans la plupart des classes, sont trop importants ;
  • Les manques de personnel et de moyens du Service Public (Services sociaux, protection de l’enfance, ...) aggravent les difficultés de l’Éducation Nationale.

Ces manques créent des situations de tension voire de violence et génèrent de la souffrance chez les élèves, les personnels et les familles.
Des personnels se sentent démuni·es devant les difficultés qu’ils et elles rencontrent. Malgré des équipes très impliquées, les élèves ne peuvent pas bénéficier pleinement des apprentissages.
Après chaque drame, il est rendu hommage aux enseignantes et enseignants et plus généralement aux personnels de l’Éducation. Il ne faudrait pas que ces hommages ne restent que des paroles.

Pour la CGT Éduc’action35, l’École doit rester un lieu protégé de toute violence afin de garantir son rôle d’émancipation pour toutes et tous. Pour remplir pleinement cette mission, au-delà des mots, il est temps de prendre conscience qu’il faut lui donner des moyens humains en conséquence dès à présent.