Instances Ecoles

 Déclaration CTSD 1er degré 06 09 de la CGT éduc’action 35

 

Rennes le 06/09/2021

Monsieur le Directeur académique ; Mesdames, Messieurs les membres du CTSD
Les 18 derniers mois ont souligné l’importance de la nécessité d’un plan d’urgence pour l’École, comme la CGT Éduc’action le revendique depuis longtemps. Il n’en est malheureusement rien ! Aucune mesure ministérielle pour améliorer les conditions d’études des élèves et de travail des personnels.
Aucun plan de titularisation des personnels précaires ni aucune création de postes supplémentaires pour alléger les effectifs par classe et accompagner les élèves, aucun investissement au contraire le ministre Blanquer est fier de rendre plus de 600 millions d’euros à Bercy ... Malheureusement, rien ne permettra d’aborder sereinement cette rentrée.
Bas les masques !
Au lieu de se préoccuper de nos conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves, le ministre Blanquer multiplie les provocations à l’égard des personnels.
Il continue d’imposer à marche forcée ses contre réformes pour mettre en œuvre son idéologie libérale et organiser la casse du service public d’éducation au détriment des populations les plus fragiles socialement.
Les mesures annoncées pour la direction d’école en sont le parfait exemple.
Non content d’avoir dû céder devant la mobilisation des personnels en majorité hostiles à son projet, il annonçait en juillet avoir la ferme intention de mettre en œuvre un « statut d’emploi fonctionnel » pour les directrices et directeurs totalement déchargé∙es de classe prenant la forme, à l’horizon 2022, d’un détachement et d’une grille salariale spécifique.
Avancées dans la proposition de loi Rilhac et durant les ateliers du Grenelle de l’éducation, les mesures qui entendent « donner aux directrices et directeurs d’école un véritable statut leur conférant une autorité décisionnelle et fonctionnelle » ne répondent pas aux besoins des écoles et entraîneraient un bouleversement de leur fonctionnement.
Conférer un « statut d’emploi fonctionnel » aux 2 900 directrices et directeurs d’école totalement déchargé·es de classe, assorti d’une lettre de mission de l’IA-DASEN, c’est créer une profonde césure au sein de l’École de la République.Certain-es PE continueront d’exercer en équipe, d’autres seront sous l’autorité directe du directeur·trice d’école. C’est pourtant grâce au travail collectif de tous les enseignant·es (directeur·trices, adjoint·es...) que l’école a tenu face à la pandémie, face aux consignes tardives voire incohérentes du ministre. C’est dans le cadre d’équipes pédagogiques mues par leur pouvoir d’agir que sont créées les conditions de la réussite de toutes et de tous.
Et ces équipes pédagogiques ont besoin d’être soutenues pas divisées ni transformées en armées de petits soldats de l’idéologie libérale « à la sauce Blanquer ». Les collègues n’en peuvent plus de cette maltraitance institutionnelle ainsi que des attaques incessantes à leur liberté pédagogique.
A peine rentrés, dès le lundi 13 septembre les élèves de CP et de CE1 devront une nouvelle fois
passer à la moulinette des évaluations nationales déconnectées de la réalité de nombre d’entre- eux·elles et surtout des plus fragiles scolairement.
Une fois de plus, la communication du ministère mettra en avant l’utilité de celles-ci et les progrès constatés comme bienfait de sa politique. De quels progrès parle t-on, de ceux des apprentissages mécaniques ou de ceux d’élèves qu’on a fait progresser dans la compréhension du monde en exerçant leur esprit critique.
Les leurres sont nombreux dans la communication de notre ministre.
Concernant l’éducation prioritaire, oui, les mesures qui visent à baisser les effectifs de classe telles que les dédoublements en GS-CP-CE1 sont des mesures appréciées de nos collègues. Encore faut-il que le dédoublement ne se limite pas à un exercice de communication et qu’il corresponde à une réelle volonté de réussite des élèves de l’éducation prioritaire. Sans oublier que ces dédoublements se font trop souvent au détriment des autres niveaux qui dans certains cas voient leurs effectifs explosés. Présenté d’un côté le dédoublement des classes de GS CP CE comme un facteur de réussite pour les élèves tout en préparant le détricotage des REP nous interroge et nous inquiète vivement pour les années à venir. La confusion règne également dans les écoles de la REP entre celles qui bénéficient d’une mesure d’allègement et celles qui bénéficient d’un réel dédoublement.
La carte scolaire de notre département va dans le sens de cette politique, toujours plus de postes à profil et des moyens qui ne sont pas à la hauteur d’une réelle ambition pour l’éducation. Il y aura encore trop d’ écoles et trop de classes avec des effectifs surchargés, des problèmes de remplacement qui ne cessent de croître, des besoins d’accompagnement non pourvus, des postes d’enseignant-es, d’AESH, de RASED, de personnels de santé, de personnels administratifs manquants bien loin du discours de notre ministre qui se veut rassurant.
D’autre part, il est toujours difficile pour nos organisations syndicales de travailler sérieusement sur la carte scolaire sans avoir eu connaissance et débattu en amont du projet de l’administration. C’est pour nous l’occasion de dénoncer à nouveau cette loi de transformation de la fonction publique qui néglige les organisations syndicales et prive nos collègues d’un vrai dialogue social et de la transparence nécessaire autour de questions qui ont un impact réel sur la qualité de leur travail et celui de leurs élèves.
Pour toutes ces raisons, nous appelons dès à présent nos collègues à participer massivement aux mobilisations des 23 septembre et 5 octobre pour défendre le service public d’éducation.
Nous terminerons cette déclaration en rappelant la situation indigne des exilé-es et de leurs enfants sur le terrain de camping des Gayeulles. Ces enfants sont nos élèves et leur vie en France reste précaire. A l’heure où la diplomatie française se targue d’accueillir les familles afghanes exfiltrées de la folie des Talibans, le terrain rappelle les élu-es à la réalité de leur mission d’accueil. Et nous devons dés à présent anticiper pour assurer dans les meilleures conditions leur droit fondamental à l’éducation et à la scolarisation en créant pour tous ces enfants les postes nécessaires. L’urgence est à l’ouverture de dispositif UPE2A.
Nous tenons aussi à apporter tout notre soutien à notre collègue enseignant du second degré Edouard Descottes victime d’une répression syndicale inadmissible et sans précédent dans notre académie.
Merci de votre écoute.
Le bureau de la CGT Educ’action 35